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Atelier national “Science et innovation : piliers de la gouvernance”.

Afin de comprendre la situation actuelle de l’innovation à Cuba, et ainsi contribuer à la prise de décision, un diagnostic du système d’innovation du pays a été réalisé. Les résultats de ce diagnostic ont été présentés lors de l’atelier national “Science et innovation : piliers de la gestion gouvernementale” les 30 novembre et 1er décembre à La Havane.

L’Atelier, organisé par le Ministère de la Science, de la Technologie et de l’Environnement (CITMA) et soutenu par le projet FSPI Cuba-Innovation de l’Ambassade de France à Cuba, a réuni Inés María Chapman Waugh, Vice-Premier Ministre de la République de Cuba ; qui a présenté le macroprogramme Science, technologie et innovation et sa contribution au système de gestion de l’État. L’éminent scientifique cubain Agustín Lage Dávila a offert une conférence sur la transition vers l’industrie 4.0 et son lien avec l’innovation. De même, Jorge Nuñez Jover, président de la chaire de science, technologie, société et innovation de l’Université de La Havane, a mené le débat sur le système de gestion gouvernementale basé sur la science et l’innovation.

La présentation des résultats de la IIIe enquête nationale sur l’innovation et la présentation de la proposition de diagnostic ont été faites respectivement par Jesús Chía, représentant du CITMA, et Alfredo García Jiménez, directeur général de l’Institut national de recherche économique (INIE).

Pour réaliser le diagnostic, on a analysé le comportement des principaux indicateurs, le cadre réglementaire et de planification stratégique, le financement, les ressources humaines, entre autres aspects fondamentaux. L’instrument utilisé est une analyse comparative des résultats obtenus dans les trois enquêtes nationales sur l’innovation par sections thématiques sélectionnées sur une période de 20 ans (1997-2017).

Parmi les principaux résultats du diagnostic figurent :

  • La culture d’innovation des entreprises est encore insuffisante et l’innovation n’est pas encore un outil décisif dans les actions stratégiques et tactiques des chefs d’entreprise.
  • Le secteur des entreprises cubaines, en termes généraux, a un niveau insuffisant de connexion avec les entités génératrices de connaissances, celles qui se consacrent aux activités d’interface et avec d’autres entreprises qui peuvent compléter leur production de manière plus efficace et de meilleure qualité.
  • Il existe encore des obstacles ou des barrières qui limitent et, dans certains cas, ralentissent l’activité innovante, et il est nécessaire de continuer à travailler sur les politiques publiques et les réglementations juridiques correspondantes.
  • L’innovation n’a pas joué le rôle qui lui revient aux niveaux micro, méso et macro de l’économie nationale avec une contribution efficace et suffisante de son impact sur la croissance et le développement du pays. (Tiré du Diagnostic du système d’innovation).

Les participants à la réunion se sont accordés sur la nécessité de continuer à progresser en termes d’aspects liés à l’innovation dans le pays, sur la base des résultats du diagnostic présenté, à travers l’élaboration d’un ensemble d’actions à court, moyen et long terme, qui devraient être incluses dans la stratégie de développement de Cuba à l’horizon 2030.

Parmi les actions mises en avant par García Jiménez, on peut citer :

Économique et financier

  • Donner la priorité aux activités innovantes visant à contrecarrer les déséquilibres économiques externes et internes du pays, principalement par une augmentation des exportations et une substitution efficace des importations.
  • Considérer l’innovation comme l’outil fondamental pour accroître l’efficacité, la productivité et la compétitivité.
  • Assumer les coûts et les risques de l’innovation, en utilisant les différentes sources financières existantes dans le système de financement mixte établi.

Infrastructures et relations

  • Garantir l’infrastructure interne nécessaire à l’activité innovante.
  • Renforcer le lien avec les entités génératrices de connaissances et les entités d’interface, ainsi que la complémentarité avec les autres entreprises productrices de biens et de services.
  • Accorder une attention particulière au renforcement des capacités, à la formation et aux activités d’apprentissage en matière d’innovation.

Information

  • Développer les activités de renseignement et de surveillance de l’entreprise.
  • Développer des techniques de marketing et de merchandising pour assurer la commercialisation efficace des biens et des services.
  • Avoir une bonne maîtrise de la législation en vigueur liée directement ou indirectement à l’activité de l’entreprise.
  • innovation

Culturel

  • Améliorer la culture et le comportement innovant des cadres et des techniciens.
  • Améliorer la compréhension de l’importance de l’innovation pour le développement local.
  • Renforcer les relations avec les instances dirigeantes du SCTI.
  • Contrebalancer la pensée innovante et la résistance au changement.

Au cours de la deuxième journée, un panel a été organisé avec des représentants de l’ambassade de France à Cuba, à savoir : Olivier Giron, conseiller de coopération et d’action culturelle, Jean-Michel Portefaix, attaché de coopération scientifique et universitaire, et Yunet Arteaga Hernández, coordinatrice du projet FSPI Cuba-Innovation. Au cours de la réunion, l’attaché de coopération scientifique a présenté les principaux projets de collaboration entre la France et Cuba ; il a présenté les actions du projet FSPI Cuba-Innovation qui sera mis en œuvre l’année prochaine. Abdel Sifeddine, représentant de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) pour le Mexique, Cuba et Haïti, a présenté les possibilités de collaboration avec cet institut français dans différents domaines scientifiques.

De même, les participants au voyage d’étude “Paysage de l’innovation” réalisé en octobre dernier dans le cadre du projet FSPI Cuba-Innovation, ont partagé leur expérience avec les personnes présentes, soulignant comme principaux aspects positifs du voyage la connaissance de l’écosystème français de l’innovation, les possibilités d’application à Cuba de formes et de dispositifs de travail réussis, la stimulation de l’esprit d’entreprise chez les étudiants et l’ouverture à de nouvelles possibilités de collaboration et de coopération.

L’atelier a été l’occasion de définir les aspects méthodologiques et conceptuels à prendre en compte pour la mise en œuvre de la quatrième enquête nationale sur l’innovation d’un point de vue interdisciplinaire et participatif.

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Yunet Arteaga


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